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Analog Collector - le blog
26 juin 2012

Peggy Lee is the woman we love

CHRONIQUE PEGGY LEE – THE MAN I LOVE – CAPITOL

La chanteuse, compositrice et parolière Peggy Lee a marqué des générations entières de mélomanes par son phrasé remarquable, son sens du tempo et sa capacité à faire d’une simple mélodie un enchantement musical. Longtemps cantonnée au jazz, elle s’est aussi révélée une artiste de variété hors pair. Revenons sur la carrière de ce phénomène de la chanson à l’occasion de la réédition en vinyle, par Pure Pleasure Records, de son célèbre opus, The Man I Love, enregistré en 1957 pour Capitol.

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Norma Dolores Egstrom naît à Jamestown aux États-Unis le 26 mai 1920. Elle connaît une enfance misérable qui lui laissera une santé fragile. Au milieu des années 1930, après s’être produite dans une chorale paroissiale puis sur une radio locale, elle part en tournée avec l’orchestre de Jacques Wardlaw et adopte le pseudonyme de Peggy Lee. Après son bref engagement chez Will Osborne (1940-41), le clarinettiste Benny Goodman l’invite à rejoindre son orchestre. Sa voix sensuelle et racée fait merveille dans le monde du swing et la rend célèbre dans tous les États-Unis.

Elle se marie ensuite avec le guitariste du groupe de Goodman, Dave Harbour, et co-signe avec lui de remarquables chansons qui leur valent le surnom de « Mr. ans Mrs. Melody » tant leur musique est savoureuse. Dès 1944, elle entame une carrière discographique chez Capitol et se produit dans les shows radiophoniques d’Andy Russell (1945) et plus épisodiquement dans ceux de Bing Crosby. Sa collaboration avec le label Capitol durera presque trois décennies, excepté le bref, mais artistiquement très riche, détour de 1952 à 1956 par Decca Records pour lequel elle enregistre, entre autres, Black coffee, l’un de ses meilleurs albums. Pendant sa « période Decca », ses chansons Lover et Mr. Wonderful deviennent des hits.

Elle devient alors une chanteuse très populaire dans le genre romance à tendance jazz. Elle chante aussi avec succès pour le cinéma - Johnny Guitar, 1954 - avant de devenir plus tard pour les jeunes une idole sexy du rock'n'roll, car elle est l’une des premières à reconnaître et apprécier ce nouveau genre musical.

En tant que compositrice, elle écrit inlassablement des chansons et collabore notamment avec Sonny Burque, Victor Young, Francis Lai, John Chiodini et Duke Ellington qui déclare à son sujet: « Si je suis le Duc, alors Peggy est la Reine ».

Dans les années 1980, à la suite de sévères problèmes de santé, elle ralentit ses activités, mais ne continue pas moins à enregistrer tout en écrivant ses mémoires. Elle est nommée plusieurs fois aux Grammy Award qu’elle remporte pour un tube de 1969, Is That All There Is ?, puis en 1995 pour l’ensemble de sa carrière.

Peggy Lee continue de chanter jusque dans les années 1990, quelquefois en fauteuil roulant. Après des années de santé déclinante, elle meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 81 ans le 21 janvier 2002 en Californie.

The man I love, un disque concept

En 1957, Peggy Lee signe un nouveau contrat chez Capitol. Son producteur prend l’initiative de la faire travailler avec deux autres figures majeures du monde musical. Franck Sinatra, l’artiste phare du label qui s’essaye de temps à autre à la direction d’orchestre. Nelson Riddle, arrangeur de renom dont les talents assurent à coup sûr de solides succès commerciaux à tous les projets musicaux auxquels il est convié. L’idée d’un album concept est lancée : ce sera The Man I Love, une anthologie de chansons d’amour mélancoliques, une thématique qui a bien réussi à d’autres chanteuses comme Billie Holiday par exemple. The Man I Love est le premier enregistrement de Lee dans le nouveau format du disque en douze pouces. Frank Sinatra est crédité en tant que chef d’orchestre de l’album. Sur la couverture de l’enregistrement, son nom est même imprimé à la même taille que celui de la chanteuse.

Chaque seconde de ce disque est envoûtante. Peggy Lee pose sa voix distinguée sur les arrangements luxuriants de Nelson Riddle avec une facilité qui frappe l’entendement. On s’émerveille à l’écoute de ce timbre suave, mobile, hypnotique, de cette science des nuances, de cet art des déliés et des pleins. On adore écouter Franck Sinatra diriger ses troupes – un orchestre de cordes, cuivres et bois – avec franchise et une efficacité absolue. Grâce à lui, Peggy est chez elle comme un poisson dans l’eau. Elle respire le bonheur de chanter. Tout est jubilatoire ici et se déguste comme une délicieuse sucrerie. Peggy Lee is the woman we love !

                                                                                                                          Philippe Demeure
                                                                                                                         
Pour Analog Collector

 Technique : 09/10 – Prise de son mono d’excellente qualité. Remarquable masterisation. Beaucoup de présence.

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